Un bar inconnu de Dieu et des Hommes à Londres. Sur la scène depuis une bonne vingtaine de minutes, je m’apprête à chanter la dernière chanson de mon petit spectacle, « I will survive », comme d’habitude. J’attrape ma guitare acoustique, finit d’un trait la tequila sunrise posée à côté de moi et m’approche du pas le plus assuré possible jusqu’au tabouret posé en face du micro. Je joue les premiers accords et commence à chanter doucement. « At first I was afraid, I was petrified, kept thinking I could never live without you by my side, and I spendt so many nights just thinking how you did me wrong, and I grew strong, and I learnt how to get you along. » Quelques minutes plus tard, je finis par un magistral « I wiiiiiiiiill surviiiiiiiive yeaaaaaaaaaaaah-eh » et je salue devant un les applaudissements d’un public déchainé et autant, sinon plus, alcoolisé que moi. Je descends de la scène et me dirige vers le bar. Je commande une nouvelle tequila sunrise et jette des coups d’œil aux gens accoudés à mes côtés. A ma gauche, se trouve un homme d’une cinquantaine d’années aux allures d’ivrogne tandis qu’à ma droite se trouvait un charmant jeune garçon. Alors que je m’apprête à engager la conversation avec ce parfait inconnu, je reconnais un peu plus loin le cousin de Léandre qui a gagné ce festival stupide en juillet. Son nom m’échappe. Je souris et m’approche. « Salut euuuuuh… Je ne me souviens plus de ton nom mais on s’est déjà croisés je crois. Je suis Lucy Thompson ! » Le barman apporte alors mon cocktail que je commence à siroter. « J'ai entendu parler de tes prouesses effectivement, je t'ai vu chanter au...Carling. » Cette remarque m’arrache un nouveau sourire. Je vais décidemment beaucoup trop dans ce bar, chaque nouvelle personne que je rencontre dit m’y avoir vue, ça devient du grand n’importe quoi. « J'étais accompagné d'une brune un peu nympho que tu dois connaître. » « Une brune un peu nympho… Laquelle ? Parce que même en dehors de celles qui s’affichent sur facebook, des brunes nymphos à Oxford, je peux t’en citer une petite dizaine ! » J’attrape mon verre et boit silencieusement. Je continue à chercher de qui il peut bien parler. « Ah, et au fait, c’est quoi ton nom déjà ? »



u.c.